Elle a traversé la France pour jouer à Caen
"J'ai été séduite par le projet et les installations"
Connaissez-vous Saint-Maximin-la-Sainte-Baume ? C'est dans cette ville de 16 000 habitants à l'Est d’Aix-en-Provence que Gladys Celestra a grandi. Pour la première fois de sa carrière, la jeune femme a quitté l’été dernier son Sud natal pour rejoindre la Normandie. Convoitée par sa meilleure amie Zoé Brebion (ex-joueuse du SMC), la Varoise a parcouru plus de 1 000 km pour porter les couleurs « Rouge et Bleu ». Preuve de sa motivation. "J’ai été séduite par le projet et les installations que nous offre un club professionnel. Je sortais d’une R1, je voulais retrouver le niveau national", justifie la milieu de terrain malherbiste.
Malgré son jeune âge (24 ans), Gladys Celestra a déjà de l’expérience. Après un titre de championne de France à Montpellier en U19, la néo-Caennaise a évolué en D2, à Montauban pendant deux ans. Après une période de doutes, c’est à l’AS Monaco que la joueuse au petit gabarit a atterri la saison dernière. Mais le club de la Principauté a échoué de peu dans la course à la montée en D3, devancé par l’AS Cannes. "Ça s’est joué sur un seul match dans la saison. Notre objectif n’a pas été atteint. C’est ça qui m’a fait bouger".
1 338 minutes dans les jambes
"Sur une feuille, je note ma performance individuelle et collective"
De la diagonale « Rouge et Blanche », Gladys Celestra a enfilé les rayures « Rouge et Bleu » avec facilité. L'ex-Montpelliéraine est même devenue l’une des joueuses les plus utilisées par la coach Chloé Charlot. Avec 1 338' à son actif toutes compétitions confondues depuis le début de la saison, elle s’est imposée comme un élément cadre dans le cœur du jeu. "Ça fait du bien. Mon objectif était de regagner du temps de jeu au niveau national. Pourvu que ça dure !". Cette réussite, la milieu de terrain la doit à la confiance accordée par le staff dès son arrivée. Elle a aussi retrouvé du plaisir à taper le « cuir ». Sa niaque, sa détermination et son caractère de battante ont fait la différence. "Je suis attendue sur la récupération du ballon, la projection, le pressing et la dernière passe... C’est là-dessus que je dois encore progresser", explique-t-elle avec un sens de l'autocritique prononcé. "La vitesse aussi est un vrai chantier".
Après chaque rencontre, à la maison une fois la tête reposée, cette fidèle supportrice de l’OM a une méthode bien à elle pour analyser ses prestations. "Sur une feuille, je note ma performance individuelle et collective, le nombre de minutes jouées, les points positifs et négatifs pour en ressortir le meilleur sur le match suivant". Un exercice qu’elle s’inflige chaque semaine avec beaucoup de rigueur. "C’est important de s’auto-analyser pour progresser", raconte cette joueuse de l’ombre, plutôt efficace dans la vision du jeu que devant le but même si elle a trouvé le chemin des filets le week-end dernier en Coupe de Normandie.
Un avenir entre football et mode
"Je rêve de créer ma marque de vêtements"
Frustrée par certains résultats de la première moitié de saison, à l'image du match nul contre Angers (2-2) ou de la défaite face au CA Paris 14 (4-1), Gladys Celestra a conscience du travail à fournir pour se maintenir. La découverte du niveau D3 n’a pas été une mince affaire. "C’est la première année en national pour le club, ça se construit mais il y a des matches qu’on ne devrait pas perdre". Selon la recrue de l'été dernier, "la 8e place n’est pas là où on doit être". Finir dans les six premiers, voilà l’objectif que le Stade Malherbe s’est fixé collectivement. Une ambition qui semble pas impossible aux yeux de la milieu de terrain. "On doit se battre et aller à la guerre ensemble". Les filles de Chloé Charlot doivent garder comme match référence la victoire contre Brest (2-1), le 1er octobre. Un succès à la fois individuel et collectif pour Gladys Celestra qui est resté dans les mémoires. "J’avais marqué juste avant la mi-temps ce qui nous avait permis de garder la tête haute", savoure-t-elle encore, sourire aux lèvres.
A la recherche d'un emploi, celle qui rêve toujours de devenir professionnelle prépare déjà la suite. "Mon rêve est de créer ma marque de vêtements dans le style chic et décontracté ou sportwear, ce n’est pas encore défini". Alors quand on lui demande un avis sur le jogging du Stade Malherbe, elle répond : "Ça va, ça change de style car je n'en ai jamais eu un comme ça ! Tant qu’il y a les couleurs du stade". Bonne réponse ! Comme quoi, les Provençaux peuvent s’épanouir en Normandie.
> D3F. J13 - Brest (5e - 22 points) / SM Caen (8e - 13 points), dimanche 3 mars à 14 H 30 au Stade de la Cavale Blanche.
L'interview décalée de Gladys Celestra
Alors qu'elle rêve de créer sa marque de vêtements, Gladys Celestra apporte son regard éclairé sur sa tenue au SMC. "Ça change de style car je n'ai jamais eu un jogging comme ça". Si c'est une spécialiste qui le dit.
But ou passe désicive ?
"J'ai envie de dire les deux ! Marquer c’est une vraie satisfaction. Mais en tant que milieu de terrain, je dirai passe décisive car sans la passe, on n’a pas le but".
L’OM ou le SM Caen ?
"Mon cœur dirait l’OM ! Désolée..."
Tatouage ou piercing ?
"Tatouage ! J’en ai quatre"
Chaussures Nike ou Adidas ?
"Adidas sans lacets. Depuis que j’ai essayé, je n’arrive pas à m’en défaire".
Vitesse ou cardio ?
"Cardio. La vitesse n’est pas mon point fort (rires)".