L’US Avranches de Cédric Hengbart va être rapidement fixée

Le contexte

Projet de jeu : la qualité des choix, la rapidité des décisions

Bordeaux, Saint-Malo, Angoulême, La Roche-sur-Yon… L’US Avranches va débuter par du lourd, du très lourd… A commencer par ce déplacement en terre girondine. "Ça nous mettra tout de suite dans l’ambiance du championnat, ça nous permettra de nous jauger immédiatement", annonce Cédric Hengbart qui se projette plus loin. Sur les sept premières journées, quatre potentiels candidats à la montée figurent au calendrier de Jessy Pi et de ses coéquipiers. De quoi savoir ce que ce collectif « Bleu et Blanc » a dans le ventre. "Une fois passé ces sept matchs, on saura ou pas si on est en mesure de concurrencer les gros. On pourra faire une première photo sur cette poule", lance celui qui estime son équipe capable de se hisser dans le Top 5.

Pour lutter avec les meilleurs, l’ex-coach de Blois prône un projet ambitieux, en se basant sur des ressorties du ballon à partir des lignes arrière. Mais ce style de jeu n’est-il pas trop dangereux à l’image des buts encaissés contre Saint-Malo et la réserve du Stade Malherbe, à la suite de pertes de balle dans son camp ? "L’objectif de mes relances, c’est de prendre zéro risque", répond Cédric Hengbart. "Derrière, quand on a le ballon, on a une supériorité numérique. Si on se fait intercepter, ça signifie qu’on n’a pas fait le bon choix ou qu’on a été trop lent. Dans le foot, des intervalles se créent mais elles ne durent pas 10’, c’est une question d’une, deux, trois secondes… Après, elles se ferment et il faut changer d’idée. C’est une histoire de compréhension du jeu". Une compréhension qui peut requérir un peu de temps pour être pleinement intégrée.

Le mercato show

Steevy Mazikou comme piston gauche en attendant un attaquant

A la recherche d’un piston gauche depuis le coup d’envoi du mercato, l’US Avranches a déniché l’heureux élu à quelques jours du coup d’envoi du championnat. Formé à Orléans puis passé par Châteauroux où il a principalement évolué avec la réserve (N3), Steevy Mazikou (21 ans) débarque en provenance de Bastia où il était sous contrat la saison dernière. Avec l’USAMSM, l’international U20 Congolais se trouvera en concurrence avec Paul Terrien pour occuper le couloir gauche dans le système en 3-5-2 de Cédric Hengbart. Malgré ce renfort, qui porte à sept le nombre de recrues enregistrées cet été, le marché n’est pas encore terminé du côté des « Bleu et Blanc » ; le directeur sportif Xavier Gravelaine étant toujours en quête d’un attaquant supplémentaire.

Si le mercato n’est pas clos dans le sens des arrivées, qu’en est-il au rayon des départs ? Objets de sollicitations, Idrissa Seydi et Zourab Sopromadze* défendront-ils toujours les couleurs « Bleu et Blanc » cette saison. Oui, assure l’Etat-major de l’USAMSM qui n’entend pas libérer gratuitement ses joueurs sous contrat (jusqu’en 2026 dans les cas cités). Une pratique peu courante en National 2, qui freine plus d’un prétendant. Mais après tout, chacun est libre de défendre sa paroisse comme il l'entend.

*Touché à un ligament interne d’un genou contre Saint-Malo durant la préparation, Zourab Sopromadze n’est pas certain d’être opérationnel pour le déplacement à Bordeaux.

Un joueur à suivre

Jordan Adéoti, le portrait type d'un cadre

Avec notamment 359 rencontres « pros » dont 87 en Ligue 1, Jordan Adéoti (36 ans) a débarqué à l’US Avranches avec un CV qui en impose. Fort de cette carrière longue de 13 ans, l’international béninois (47 sélections) est appelé à devenir un cadre du vestiaire manchois. "Avec Jessy (Pi) et Emeric (Dudouit), ce sont des joueurs qui ont connu le haut niveau", rappelle Cédric Hengbart qui entend particulièrement s’appuyer sur eux. "J’attends qu’ils temporisent le rythme, qu’ils mettent le pied sur le ballon, qu’ils gèrent le tempo d’un match…" Mais pas que… "Ils doivent communiquer avec leurs partenaires, ne pas hésiter à les replacer, à leur taper dessus si la situation le nécessite… Ça ne peut pas toujours être au coach de le faire. Par moments, on est un peu muet sur le terrain. Si je n’organise pas du banc, personne ne donne de consignes. Je compte sur les anciens pour assurer le relai". Et s’approprier son projet de jeu. "Il faut qu’ils le prennent en main".

Avec Jordan Adéoti, l’ex-formateur du Stade Malherbe va peut-être patienter un peu ; la faute à une blessure. Victime d’une pointe à un mollet, fin juillet, contre le FC Rouen, pour son baptême du feu sous le maillot « Bleu et Blanc », l’ancien Lavallois a retrouvé le chemin du complexe à Saint-Martin-des-Champs cette semaine. Toutefois, les chances sont minces qu’il débute face à Bordeaux, en ouverture du championnat. "On ne devrait pas prendre le risque de le faire jouer 90'", prévient Cédric Hengbart qui ne songe pas un instant, pour autant, à se priver de sa recrue majeure en Gironde. "Par son expérience, son aura, c’est important qu’il soit avec nous". Si l’Occitan d’origine est capable d’évoluer en défense centrale, le technicien normand ne l’envisage pas à un autre poste que dans le cœur du jeu. "Ça serait du gâchis. Il a encore la caisse. Quand on le regarde s’entraîner, on dirait qu’il a toujours 30 ans. Il a plusieurs années devant lui pour galoper au milieu". Pour le plus grand bonheur de l’US Avranches.

> N2. J1 - Bordeaux / US Avranches, samedi 16 août à 21 heures au Stade Atlantique Bordeaux Métropole.