Un nouveau chapitre va donc s'ouvrir dans l'histoire d'amour qui lie Cédric Hengbart et la Normandie. Joueur de l'USON Mondeville, au début et à la fin de sa carrière, défenseur aux 250 matchs « pros » avec le Stade Malherbe ; un club caennais avec lequel il a entamé sa reconversion d'éducateur à la formation dans les années 2020, le natif de Falaise s'apprête à effectuer son retour dans « sa » région. Pas dans le Calvados, mais dans un département limitrophe, la Manche. Le jeune technicien (il soufflera sa 45e bougie le 13 juillet) va s'engager avec l'US Avranches ; un contrat de deux saisons (+ une en option) l'attend. Un entraîneur qui a tapé dans l'œil de Xavier Gravelaine à la mi-novembre et le déplacement de son équipe à Blois où Cédric Hengbart officiait depuis 2022. Ce jour-là, même si ce sont les « Bleu et Blanc » qui s'étaient imposés (2-0), les Blésois, en infériorité numérique pendant quasiment toute la rencontre, avaient impressionné le directeur sportif de l'USAMSM.
"Après le match, Xavier m'avait appelé pour me féliciter du football qu'on avait proposé", confie celui que ses amis surnomment « Cécé ». "J'ai beaucoup évolué dans mon approche du coaching. Au départ, j'étais très pragmatique. Je me disais : « Il faut gagner des matchs, peu importe la manière ». Aujourd'hui, je pense qu'avec la manière, on peut être performant", estime Cédric Hengbart qui se nourrit énormément de ce qu'il voit à haut niveau. "J'essaye, à notre échelle, de reproduire certains principes de jeu, de les intégrer et de les mettre en place sur du long terme". Sa philosophie : "Repartir au maximum de derrière pour aspirer l'adversaire et l'attaquer ensuite dans la profondeur. Je déteste les longs ballons devant, n'importe où". Un style de jeu que Xavier Gravelaine n'a pas oublié. Alors, quand Michel Audrain a officialisé la fin de son aventure à Avranches il y a une dizaine de jours, l'ancien international français est rapidement entré en contact avec son ex-coéquipier au SMC.
Il a l'habitude de travailler avec des moyens limités
Car, oui, les deux hommes se connaissent depuis longtemps. Durant l'exercice 2001-2002, ils ont défendu ensemble les couleurs « Rouge et Bleu ». "Je démarrais le football à Caen. Xavier m'avait pris sous son aile", se souvient Cédric Hengbart séduit par la proposition qui lui a été formulée. "Au-delà de la relation que j'entretiens avec Xavier, je connais la région. Et l'histoire du club m'a attiré, tout comme la volonté de construire quelque chose et de faire figurer l'US Avranches à un bon classement". Pour le moment, il n'est pas question de parler d'accession en National ; une division que le club du regretté Gilbert Guérin a fréquenté pendant dix années consécutives, de 2014 à 2024. "Ça serait n'importe quoi que d'annoncer cet objectif. Il y aura tellement de prétendants la saison prochaine. Un projet, ça ne se fait pas en un an", prévient le nouveau coach manchois qui n'en reste pas moins ambitieux. "A titre personnel, j'aspire au haut niveau. Si je signe à Avranches, c'est aussi dans cette optique".
Pour bâtir l'USAMSM de demain, Cédric Hengbart s'appuiera sur son expérience acquise en N2. "Ça sera ma quatrième saison. Désormais, je sais exactement où je veux aller et comment je veux y aller. Même sur les profils de joueurs à recruter, ça peut nous faire gagner du temps". Toutefois, dans la baie du Mont-Saint-Michel, l'ancien Malherbiste composera avec des moyens limités ; le budget du club étant annoncé aux alentours d'1,6 M€ pour 2024-2025, soit 200 000 € de moins qu'un an auparavant. Pas forcément un problème aux yeux du technicien habitué à travailler à Blois avec une enveloppe « mercato » restreinte. "Vous savez, Saint-Brieuc, qui est monté en National, n'avait pas le plus gros budget. On arrive toujours à trouver des joueurs", lance le futur entraîneur avranchinais, ravi, en revanche, de disposer, avec le complexe à Saint-Martin-des-Champs, de bien meilleures conditions d'entraînement que dans le Loir-et-Cher, bien qu'il ne s'en soit jamais servi comme une excuse. "Dans le foot, il faut s'adapter". Un discours qui semble coller parfaitement avec le contexte entourant l'USAMSM.
"J'ai eu une excellente relation avec le président et le directeur sportif"
En succédant à Loïc Lambert, l'entraîneur qui a fait monter le Blois Football 41 en National 2, Cédric Hengbart n'avait pas choisi la facilité pour sa première expérience en tant que n°1. Mais le moins que l'on puisse dire, c'est que le jeune technicien a commencé à se faire un nom dans le milieu des coachs. Durant les trois saisons où il en a été à la tête, le club du Loir-et-Cher a systématiquement terminé dans la première partie de tableau : 8e, 7e et 6e. "Attention, on a joué tous les ans le maintien", nuance l'ex-Caennais. "On ne va pas s'enflammer mais c'était vraiment agréable de diriger cette équipe. Comme on le répète avec mon staff, on a quasi tiré le maximum de ce qu'on pouvait de ce groupe". Des résultats qui méritent d'être soulignés, d'autant plus qu'ils ont été acquis avec des effectifs renouvelés tous les ans et des infrastructures "pas en adéquation avec le niveau".
Mais de son passage à Blois, Cédric Hengbart ne retient que du positif, notamment de la confiance réciproque entretenue avec ses dirigeants. "J'ai eu une excellente relation avec le président (François Jacob) et le directeur sportif (Christophe Pineau). Rares sont les clubs où l'entente est aussi bonne avec l'entraîneur. Ce sont des personnes que j'apprécie énormément. Ils ont compris mon souhait de rejoindre Avranches".